J'ai entamé la lecture des Bienveillantes, de Jonathan Littell (accessoirement Prix Goncourt 2006). Je n'en suis qu'à la page 252... Et oui, ce n'est qu'entamé, car le bouqin en question compte 1'390 pages, sans compter les annexes. Un joli paquet. Petite piqure de rappel pour ceux à qui ce titre n'évoque rien: l'auteur américain raconte à la première personne les mémoires (inventées) d'un SS ordinaire pendant la seconde Guerre Mondiale. Ou comment l'on devient SS sans être né brute épaisse assoiffée de sang. Evidemment très controversé.

Le début est ardu, car le narrateur Maximilien Aue y décrit des mouvements militaires, c'est long, c'est lent, c'est lourd. Mais petit à petit, les évènements se corsent, et le monstre se construit sous nos yeux. Le personnage principal réfléchit, s'introspecte, essaye de comprendre; Car selon lui, "la recherche la vérité est une des seules choses indispensables à la vie humaine". Au fur et à mesure de ses raisonnements, aussi choqué soit-il par la violence des actions perpétrées, il fait ressortir la logique qui les sous-tend. Car logique il y a, même si elle est immonde.


Je suis très intéressée par la période de la Seconde Guerre Mondiale; j'ai déjà lu plusieurs livres sur cette période (dont des autobiographies), visiter des camps, etc. J'ai l'impression que je n'en aurai jamais assez lu ou vu, tellement C'est difficile à appréhender (je n'ose dire à comprendre). Comment on peut laisser l'ambition ou le fanatisme prendre les rênes et mener un peuple à ces extrémités.

Une personne rencontrée à une soirée me disait, à propos d'un film sur les camps qui passait sur Arte: "Oh, mais ils nous fatiguent, à la fin! C'est bon, on a compris, y en a marre de voir toujours les mêmes choses à la télé! On a déjà vu ça à l'école!". ... Cela se passe-t-il de commentaires? Pour ma part, j'ai sorti ma lance de Don Quichotte pour tenter de réveiller son intelligence enfouie. Mais peine perdue, le combat était inégal.