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samedi, septembre 5 2009

J'suis snob, Boris Vian

Parmi mes morceaux choisis, voici une chanson de Boris Vian, qui (re)trouve une formidable actualité. N'entendez-vous pas comme une résonance du chant partisan des bobos, dans ces paroles qui fêtent en 2009 leurs 55 ans??

Boris Vian - J'SUIS SNOB

J'suis snob J'suis snob C'est vraiment le seul défaut que je gobe Ça demande des mois de turbin C'est une vie de galérien Mais quand je sors avec Hildegarde C'est toujours moi qu'on regarde J'suis snob Foutrement snob Tous mes amis le sont On est snobs et c'est bon

Chemises d'organdi Chaussures de zébu Cravate d'Italie Et méchant complet vermoulu Un rubis au doigt De pied! pas çui-là Les ongles tout noirs Et un très joli petit mouchoir

Je vais au cinéma Voir des films suédois Et j'entre au bistro Pour boire du whisky à gogo J'ai pas mal au foie Personne fait plus ça J'ai un ulcère C'est moins banal et plus cher

J'suis snob J'suis snob Je m'appelle Patrick, mais on dit Bob Je fais du cheval tous les matins Car j'adore l'odeur du crottin Je ne fréquente que des baronnes Aux noms comme des trombones J'suis snob Excessivement snob Et quand je parle d'amour C'est tout nu dans la cour

On se réunit Avec les amis Tous les vendredis Pour faire des snobisme-parties Il y a du coca On déteste ça Et du camembert Qu'on mange à la petite cuiller

Mon appartement Est vraiment charmant Je me chauffe au diamant On ne peut rien rêver de plus fumant J'avais la télé Mais ça m'ennuyait Je l'ai retournée De l'autre cote, c'est passionnant

J'suis snob J'suis snob Je suis ravagé par ce microbe J'ai des accidents en Jaguar Je passe le mois d'août au plumard C'est dans les petits détails comme ça Que l'on est snob ou pas J'suis snob Encore plus snob que tout à l'heure Et quand je serai mort Je veux un suaire de chez Dior

J'adore.

Les Bienveillantes, Jonathan Littell

J'ai entamé la lecture des Bienveillantes, de Jonathan Littell (accessoirement Prix Goncourt 2006). Je n'en suis qu'à la page 252... Et oui, ce n'est qu'entamé, car le bouqin en question compte 1'390 pages, sans compter les annexes. Un joli paquet. Petite piqure de rappel pour ceux à qui ce titre n'évoque rien: l'auteur américain raconte à la première personne les mémoires (inventées) d'un SS ordinaire pendant la seconde Guerre Mondiale. Ou comment l'on devient SS sans être né brute épaisse assoiffée de sang. Evidemment très controversé.

Le début est ardu, car le narrateur Maximilien Aue y décrit des mouvements militaires, c'est long, c'est lent, c'est lourd. Mais petit à petit, les évènements se corsent, et le monstre se construit sous nos yeux. Le personnage principal réfléchit, s'introspecte, essaye de comprendre; Car selon lui, "la recherche la vérité est une des seules choses indispensables à la vie humaine". Au fur et à mesure de ses raisonnements, aussi choqué soit-il par la violence des actions perpétrées, il fait ressortir la logique qui les sous-tend. Car logique il y a, même si elle est immonde.


Je suis très intéressée par la période de la Seconde Guerre Mondiale; j'ai déjà lu plusieurs livres sur cette période (dont des autobiographies), visiter des camps, etc. J'ai l'impression que je n'en aurai jamais assez lu ou vu, tellement C'est difficile à appréhender (je n'ose dire à comprendre). Comment on peut laisser l'ambition ou le fanatisme prendre les rênes et mener un peuple à ces extrémités.

Une personne rencontrée à une soirée me disait, à propos d'un film sur les camps qui passait sur Arte: "Oh, mais ils nous fatiguent, à la fin! C'est bon, on a compris, y en a marre de voir toujours les mêmes choses à la télé! On a déjà vu ça à l'école!". ... Cela se passe-t-il de commentaires? Pour ma part, j'ai sorti ma lance de Don Quichotte pour tenter de réveiller son intelligence enfouie. Mais peine perdue, le combat était inégal.